Ulysse de Jean-Claude Gallotta
En 1981, le chorégraphe de Danse Contemporaine Jean-Claude Gallotta crée une première version de son ballet sur Ulysse, pour huit danseurs.
Pour monter cette chorégraphie, Jean-Claude Gallotta s’inspire des Events de Merce Cunningham avec lequel il a travaillé, de 1976 à 1977. Il met bout à bout ces petits morceaux dansés, alliés pour l’occasion. Durant la même période, Jean-Claude Gallotta découvre qu’il est atteint de chondromalacie, un ramollissement des cartilages de l’articulation du genou qui aboutit généralement à des fissures. Il se sert alors de cet handicap pour élaborer des mouvements exécutés sur place et teintés de boitillements. Cette épreuve physique lui inspire le titre de son ballet: Jean-Claude Gallotta déclare que comme le héros d’Homère, il voit ici son propre exil et l’impossibilité d’atteindre ses propres rivages chorégraphiques. Il décide alors que son ballet pourra être dansé aussi bien par des danseurs professionnels que par des enfants, des comédiens, ou encore des personnes atteintes de handicap.
Cette pièce chorégraphique est dès lors considérée comme majeure: sur une musique d’Henri Torgue, les danseurs évoluent habillés de blanc, sur un fond blanc, dans d’incessantes courses et de grands mouvements latéraux. Elle marque le renouveau de la danse de groupe au sein de la Danse Contemporaine. Anecdote amusante cependant: lors de la reprise d’Ulysse au Théâtre de la Ville en 1983, une dinde est lâchée sur le plateau immaculé, libre de se déplacer où bon lui semble.
Anecdote amusante concernant ce ballet d’Ulysse : lors de sa reprise au Théâtre de la Ville en 1983, une dinde est lâchée sur le plateau immaculé, libre de se déplacer où bon lui semble.
Au cours des années qui suivent, Jean-Claude Gallotta multiplie les versions de son oeuvre variant, suivant ses humeurs et les compagnies avec lesquelles il travaille, la musique ou encore le nombre de danseurs. Dans Ulysse, re-création, en 1993, le ballet est adapté pour onze interprètes et dansé sans Jean-Claude Gallotta.
En 1995, Brigitte Lefèvre alors directrice de la Danse de l’Opéra de Paris, commande la version suivante, intitulée Les Variations d’Ulysse pour sa compagnie, afin de faire entrer l’oeuvre au répertoire de l’institution. Le ballet est cette fois adapté pour quarante danseurs. Néanmoins, la base chorégraphique reste inchangée.
Enfin en 2007, pour Cher Ulysse, Jean-Claude Gallotta utilise de la musique électronique pour faire danser des interprètes dont l’âge varie de 30 à 65 ans.
Ulysse n’est pas le ballet préféré de Jean-Claude Gallotta, cependant il constitue sa carte de visite.
Zoom sur Jean-Claude Gallotta
Jean-Claude Gallotta naît en 1950 à Grenoble, de parents italiens installés en France depuis peu. Après des études aux Beaux-Arts, il prévoit de devenir plasticien. Mais à l’âge de 22 ans, il débute la danse par un solo pour un gala de fin d’année dans lequel il interprète le rôle de Beethoven; cette représentation marque un tournant dans sa vie. A la fin des années 70, lorsqu’il rencontre la danseuse Mathilde Altaraz, qui deviendra sa compagne, il apprend les claquettes sur le balcon de cette dernière. Il part ensuite faire ses classes à New York, auprès de Merce Cunningham.
En 1979, Jean-Claude Gallotta fonde sa compagnie, le Groupe Emile Dubois, qui devient le Centre Chorégraphique National de Grenoble en 1984.
De 1986 à 1990, il dirige la Maison de la Culture de Grenoble qu’il rebaptise le Cargo.
La scène le met dans un état d’hystérie joyeuse. En 2004, il monte Trois générations, avec trois groupes d’interprètes âgés de 8, 30 et 60 ans, dansant la même partition chorégraphique. Un mélange des âges cher au chorégraphe qui considère que « La vie n’a pas de modèle ».
A voir
Extrait de Cher Ulysse
Trois Générations par l’Association Pulsion Danse d’Istres
Jean-Claude Gallotta raconte la création d’Ulysse
Retrouvez ces vidéos sur la playlist Youtube de Temps Danse Asnières
Sources
« Panorama de la Danse Contemporaine, 100 chorégraphes »
Auteur : Rosita Boisseau, Editions : Textuel
Wikipedia