L’odalisque de Jules Joseph Lefebvre

La colonne vertébrale, aussi appelée rachis, n’est pas une ligne droite : elle est constituée de cyphoses, courbes convexes, et de lordoses, courbes concaves. Au niveau du cou et des lombaires, il s’agit de lordoses ; au niveau de la cage thoracique et de l’extrémité de la colonne, il s’agit de cyphoses.

En référence au personnage de la mythologie grecque qui portait la voûte céleste, la première cervicale se nomme « atlas » puisqu’elle soutient le crâne au niveau du trou occipital. Atlas est posée sur une sorte de dent osseuse, une apophyse, dont est surmontée axis, la deuxième cervicale. Ce système facilite le mouvement de pivot d’atlas et les rotations de la tête.

Ces deux vertèbres sont les premières d’une série de sept cervicales. Moins épaisses que celles du reste du rachis, elles sont plus fragiles mais aussi plus mobiles.

La colonne thoracique est constituée de douze vertèbres dont l’épaisseur augmente au fur et à mesure que l’on descend. Les côtes étant liées à ces vertèbres, l’amplitude de mobilité de ces dernières est plus restreinte.

Cinq vertèbres forment ensuite la colonne lombaire.

Enfin, le sacrum est constitué de cinq vertèbres soudées entre elles. Il a la forme d’un triangle dont le sommet orienté vers le bas est prolongé par les vertèbres coccygiennes.

L’ensemble de la colonne vertébrale de l’Homme comprend donc vingt-quatre vertèbres articulées ainsi que le sacrum et les vertèbres coccygiennes, dont les vertèbres sont soudées.

Une vertèbre est constituée d’un corps vertébral de forme cylindrique. Les corps vertébraux de chaque vertèbre sont séparés par une structure fibreuse et solide au noyau gélatineux : le disque intervertébral.

En arrière du corps vertébral se trouve le foramen, canal osseux qui permet et protège le passage de la moelle épinière.

Les processus transverses et le processus épineux forment la partie postérieure de la vertèbre. Le processus épineux est la partie qui dépasse dans le dos lorsque l’on courbe celui-ci.

Au niveau des muscles, il faut distinguer les muscles posturaux et les muscles dynamiques. Les muscles posturaux, dits aussi profonds, toniques ou encore statiques, sont ceux qui nous permettent notamment de tenir debout. Il est fascinant de réaliser qu’en effet, certains de nos muscles sont en permanence contractés sans que nous en ayant conscience. Cette contraction est durable mais de faible puissance. Le mouvement des muscles dynamiques, lui, dépend de notre volonté. La contraction de ces muscles est beaucoup plus puissante mais de courte durée. Si ces muscles sont trop sollicités, la fatigue en découle.

La colonne vertébrale étant bien entendu la partie centrale du squelette, elle est constamment sollicitée et souvent soumise à rude épreuve. Les maux qui en découlent peuvent varier en intensité et en gravité. De la douleur musculaire telle que le lumbago, douleur située au niveau des lombaires, cela peut aller, entre autres, jusqu’à la hernie discale. Le fait de porter des objets lourds, sans préalablement plier les genoux et contracter les abdominaux, peut entraîner une fissure d’un disque intervertébral. Certains cas extrêmes de hernie discale peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.

De plus en plus de gens travaillent penchés devant leur ordinateur. Afin d’atténuer les douleurs pouvant résulter de cette position, les cours d’étirements ou de détente musculaire se multiplient. De même, certaines entreprises développent des vêtements permettant de contrôler ou de corriger la posture du dos.

Pour soulager leurs maux de dos, beaucoup de Français consultent aussi des spécialistes de la méthode Mézières : élaborée par la kinésithérapeute Françoise Mézières dès 1947, cette méthode est une technique de rééducation posturale visant à relâcher les tensions musculaires et à corriger les déviations de la colonne vertébrale. Elle est donc utilisée pour les cas de lumbagos, torticolis, cervicalgie et pour toutes les déformations rachidiennes. Pour les kinésithérapeutes appliquant la méthode Mézières, les muscles du dos se comportent comme un seul et même muscle. Considérant que toute partie du corps est dépendante des autres parties, ils ne traitent pas nécessairement la zone douloureuse mais le corps dans son intégralité. A l’aide de postures et de nombreux travaux de respiration, ils cherchent à étirer les muscles. Leur travail s’adapte donc à chaque morphologie ainsi qu’à chaque pathologie.

Zoom sur les mouvements du dos en Danse

Comme indiqué dans la première partie de ce dossier, la colonne cervicale est très mobile : elle peut effectuer des mouvements de rotation, de flexion et d’extension. L’ensemble de ces mouvements se retrouve dans tous les types de danse. Par exemple, un enroulé du dos est initié par une flexion de cette colonne cervicale tandis qu’une arche est initiée par son extension. Le travail des tours et la nécessité de garder un point fixe induisent une bonne maîtrise de la rotation de la tête.

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Piqué

Le mouvement de rotation de la colonne thoracique s’accentue lorsque l’on descend le long de cette dernière. La rotation du dos, énormément utilisée en danse jazz, se fait surtout au niveau de la dixième dorsale (D10), soit à peu près au niveau du nombril. Les muscles du dos travaillent alors ensemble en chaînes croisées et de manière antagoniste avec les abdominaux, afin d’atteindre l’amplitude maximale du mouvement.

La partie inférieure du rachis est plus mobile en flexion et extension qu’en rotation. En danse classique, le travail du cambré, extension de la colonne à partir de la zone lombaire, est très développé.

En danse jazz comme en danse orientale, les isolations et ondulations font aussi partie de la technique. Les isolations consistent à effectuer des mouvements avec certaines parties du corps (la tête, les épaules, le buste ou le bassin) tout en maintenant le reste globalement immobile. Les ondulations permettent de transmettre un mouvement d’une partie du corps à une autre.

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Isolation du buste

Globalement, afin de ne pas provoquer d’usure des disques intervertébraux, d’affaiblissement des ligaments ou de douleur musculaire, il est conseillé aux danseurs de toute discipline d’essayer de bien répartir chaque effort sur l’ensemble de la colonne vertébrale et non sur une zone en particulier. Leur ceinture abdominale doit aussi être renforcée. La danse classique permet de travailler sur cette répartition de l’effort ainsi que sur l’alignement des trois masses que sont la tête, le buste et le bassin. Dans cette optique de maintien, elle permet donc aux danseurs de ne pas en avoir plein le dos !

A voir

Sources : « Danse, Anatomie et Mouvements »
auteur : Jacqui Greene Haas, éditions : Vigot
Magazine Danser n=°269
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